MINI GLOSSAIRE
Humus – Carbone – Biodiversité du sol – Fertilité – Agriculture écologie
Interactions “Sol – plante – climat – énergie – eau – exodes/migrations”
Aérobie : se dit d’un milieu aéré. Inversément, des eaux, un compost, un fumier, des sols privés d’air (asphyxiés) sont dits anaérobies. Les composts et fumiers aérobies forment beaucoup plus d’humus long terme, ils participent mieux à la fixation de carbone organique, y compris dans les terres après épandage : cela s’explique en partie par un meilleur équilibre entre CHAMPIGONS et BACTERIES du sol. Un plus énorme pour la santé des cultures, le climat et les économies d’énergie en agriculture.
Argile : particule minérale la plus fine. Dans l’ordre décroissant : roche mère, pierre, sable, limon, argiles. L’association des argiles et des humus, ainsi que l’action des microorganismes et des invertébrés, constituent la base de la fertilité et de la conservation des sols. A l’instar du soleil, de l’atmosphère et de l’eau, notre vie et celle de la plupart des animaux et des plantes reposent sur ce complexe argilo-humique reconnu dans toutes les Académies de la Planète. Il est vrai aussi que dans certains milieux non neutres, l’extrême importance de l’humus soit souvent, hélas, un sujet tabou…
Azote : élément chimique, constituant de la matière vivante. De l’atmosphère aux protéines et aux acides aminés, l’azote circule (cycle biogéochimique) et se transforme, notamment au niveau du sol grâce aux microorganismes qui permettent aux plantes de s’en nourrir sous forme de nitrate. Des végétaux tels que les légumineuses (ex. : luzerne, pois, féverolles, trèfle, acacias, etc., ont la capacité de fixer de l’azote au niveau de leurs racines. Des secteurs de l’agronomie et des industries insistent lourdement en affirmant qu’il s’agit d’un élément majeur, mais l’utilité de l’azote dans le sol dépend de tous les équilibres pédologiques : biodiversité, humus, ensemble des minéraux / oligos, techniques culturales. Les excès d’engrais azotés sont trop fréquents : ils représentent une plaie pour la santé des plantes et des consommateurs, l’eau potable, les cours d’eau, leurs faune et flore, et … le climat – émissions d’oxydes d’azote dans l’atmosphère. Par ailleurs ces excès participent à la disparition du peu d’humus qui subsiste.
Biogéochimique (cycle…) : cycle naturel des éléments fondamentaux en interaction avec l’atmosphère, les océans, les sols et les processus biochimiques. Ex.: circulation du carbone ou de l’azote entre l’atmosphère, le sol et les micro-organismes, les plantes et les animaux, les eaux dont les océans, ainsi que le retour à l’atmosphère grâce aux microorganismes et nouveau départ vers sol-plantes… Un autre cycle biogéochimique essentiel : celui de l’eau (H2O).
Capacité d’échange (CEC) : au sein de la terre, argiles et humus retiennent les éléments nutritifs (des cations), puis les restituent aux plantes pour leur alimentation. La notion de capacité d’échange peut symboliquement être représentée sous la forme d’une armoire de réserves alimentaires. La biodiversité du sol est déterminante dans cette fonction complexe, et le recyclage des matières organiques en constitue une clé. L’humus est au centre : très forte capacité d’échange – CEC.
Carbone : corps chimique simple présent dans les sols (humus, invertébrés et microorganismes), l’atmosphère, les eaux, les végétaux, les animaux, certaines roches, le pétrole, le charbon, etc. Le cycle biogéochimique du carbone concerne sa circulation entre ces entités naturelles. Avec l’azote, l’eau (H2O) et le soufre, le carbone constitue parmi les plus importants éléments constitutifs de la vie sur terre.
Chélation : au sein de la terre, processus de séquestration puis mise à disposition d’oligoéléments pour les plantes, par des microorganismes du sol. Environ vingt oligo-éléments nécessaires aux plantes passent par les microbes chélatants avant de pouvoir être utilisés par le végétal pour sa nutrition. Le bon fonctionnement de ce processus repose entre autres sur le recyclage au sol de matières organiques. Des enzymes sont au coeur du processus.
Composés aromatiques : type d’humus résultant principalement de la décomposition des matières ligneuses (bois, branches, écorces, pailles, feuilles, tiges dures. Ils constituent « l’armature » des humus et par conséquent leur stabilité. Les composés aromatiques représentent la fraction longue vie de l’humus, susceptible de s’étaler sur plusieurs décennies, siècles ou millénaires. Des molécules de ce type subsistent jusqu’à trois mille ans dans les sols selon certains pédologues : exemple, les humines. Dès lors l’on comprendra mieux l’intérêt de préserver les terres, de les régénérer, notamment grâce à l’apport de matières organiques (ligno-cellulosiques) recyclées.
Compost : mélange en fermentation d’une diversité de déchets végétaux, animaux et minéraux, en vue de leur restitution à la terre pour la fertiliser, la régénérer, la restructurer, la conserver.
Compostage : action de composter ( = recyclage des matières organiques). Il existe plusieurs techniques de compostage : tas, fosse, cuve close (production de biogaz), de surface (mulching), par engrais verts, restitution directe de déchets de cultures sous forme de litières.
Humification, décomposition, recomposition : processus biochimiques naturels de transformation des matières organiques (végétales, animales), sur la Planète, conduisant d’une part à la formation des différentes formes d’humus dans le sol, d’autre part à la libération et au stockage d’éléments nutritifs pour les organismes du sol et les plantes.
Humique : relatif aux humus. Par exemple, l’analyse des humus révèle divers composés humiques selon le type de matières organiques recyclées et les conditions de leur décomposition (acides humiques / fulviques, composés aromatiques, humines, etc..).
Humus : substance brun foncé, composante indispensable d’un sol stable, dynamique, fertile. Les humus sont le résultat de la décomposition des végétaux et des animaux. Il y a différents types d’humus, se mariant avec les argiles pour former le complexe argilo-humique, fondement de la fertilité et de la durabilité des terres. Une agriculture basée sur l’entretien et l’accroissement de l’humus constitue une ECONOMIE D’ ENERGIE, à terme, autant que de sécurité alimentaire. Voir : “composés aromatiques”, “capacité d’échanges”, “lignine”, “rétention”.
Invertébrés : ce sont tous les animaux sans vertèbres. Par exemple : vers de terre, collemboles, cloportes, fourmis, termites, acariens, gastéropodes, etc. Ils sont, avec les micro-organismes, les supports vivants de la vie végétale et animale… et de la nôtre !
Lignine : matière dure présente dans certains végétaux : bois, branches, écorces, pailles, feuilles, racines. Ses biodégradeurs les plus importants sont les champignons (microscopiques). La décomposition des lignines contribue à l’élaboration des humus dits « long terme » dans les sols, les composés aromatiques.
Matières organiques : hélas souvent appelées « déchets », ce sont toutes les matières organisées par la vie végétale et animale : de l’herbe à l’arbre, des microorganismes à l’éléphant en passant par la fourmi.
Microorganismes : espèces vivantes invisibles à l’œil nu : bactéries, champignons, actinomycètes, algues, protozoaires, etc. Un gramme de bonne terre en contient près d’un milliard. Cet ensemble, y compris les invertébrés, est inféodé au monde des enzymes, ultimes transformeurs de la matière et des éléments. Toutes les autres espèces vivantes de la Planète en dépendent, les cycles biogéochimiques, le climat, aussi. Leur base alimentaire principale pour la plupart d’entre eux se constitue de… …« déchets » organiques.
Oligo-éléments : éléments nutritifs (minéraux) présents à faibles doses dans les sols, dont les êtres vivants ont besoin pour leur développement et leur entretien. On en compte entre vingt et trente nécessaires à la vie végétale et animale : magnésium, soufre, chlore, bore, manganèse, cuivre, zinc, molybdène, fer, cobalt, sélénium, par exemple. Leur mise à disposition pour les plantes est déterminée par les organismes du sol dont les processus enzymatiques.
Oxydation : transformation de certains éléments par les microorganismes pour être assimilables par les plantes : azote, phosphore, soufre, sélénium, calcium, magnésium. Les processus d’oxydation sont fortement liés au recyclage des matières organiques.
Pédologie : science qui étudie les caractères physiques, chimiques et biologiques des sols ainsi que leur fonctionnement, leur classification et leur évolution. Cette science est peu appliquée en matière agricole, sur la Planète. C’est dramatique.
Recyclage des matières organiques : voir matières organiques. Dans la Nature, toutes les matières végétales et animales finissent par retourner aux sols ou dans les eaux. Elles s’y transforment, se “décomposent”, particulièrement sous l’action des microorganismes et des invertébrés.
Rétention (capacité de) : effet «éponge» de la terre : mise en réserve de l’eau dans le sol, à disposition des plantes. Plusieurs facteurs y contribuent : argiles, humus, microorganismes, invertébrés, pores, systèmes racinaires. La prévention des sécheresses et des famines passe par le respect de ces facteurs essentiels. Les économies d’ ENERGIE aussi, ainsi que la prévention des inondations.
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** Extraits, inspiré de mon livre :
“Les enjeux internationaux du compostage.
Nos ressources alimentaires et en eau. Climat.”
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Pour commander le livre : Editions L’Harmattan, Paris
... Table des matières du livre
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